Lorsqu’il n’est pas possible que votre maison soit reliée au tout-à-l’égout, elle doit obligatoirement disposer d’un système d’assainissement non collectif (ANC). Et si vous vous êtes à la recherche d’un moyen écologique et abordable de traiter vos eaux usées, les dispositifs d’assainissement individuel peuvent être le bon choix pour vous.
Ces installations assureront l’évacuation de l’ensemble des eaux usées de votre habitation telles que les eaux-vannes des toilettes et les eaux grises provenant des équipements domestiques. Toutefois, il existe une variété de dispositifs de traitement sur le marché ce qui rend difficile le choix. Afin de vous aider, on met à votre disposition ce guide.
Quels sont les éléments à prendre en compte lors du choix du système d’assainissement individuel ?
Lire notre article : Quelles sont les missions d’un spécialiste en assainissement ?
Pour faire un choix optimal en matière de système d’assainissement autonome, l’observance de certains critères est nécessaire. Découvrons-les ensemble.
La taille du terrain
L’espace que vous disposez pour votre système d’assainissement conditionne votre choix. Par exemple, si vous possédez un terrain de petite taille, cela peut vous pousser à faire le choix d’une micro-station d’épuration ou du lit d’épandage à massif de zéolithe qui est un assainissement compact adapté aux terrains de 20 m².
Le prix
Le prix est un paramètre important que vous devez prendre en compte. En fonction du système choisi et des conditions de pose, un système d’assainissement individuel peut coûter entre 4500 et 15 000 euros à la pose. Vous êtes plutôt micro station ou fosse septique ? Généralement, la fosse toute toutes eaux est moins coûteuse que la micro station d’épuration.
Pour avoir la certitude de bien maîtriser le tarif de pose d’un assainissement non collectif, le mieux reste de demander plusieurs devis d’assainissement individuel. Cela vous permet de comparer les tarifs des spécialistes de votre ville.
La perméabilité du terrain
Lorsque votre terrain est trop perméable et que la surface le permet, il peut être conseillé de faire poser un lit filtrant non drainé vertical.
Les besoins en traitement
Pour plus d’efficacité, il est recommandé de choisir un système d’assainissement individuel qui soit adapté à la taille du logement. Il doit également répondre aux besoins en termes d’émission d’eaux usées.
L’entretien
Il est recommandé de se renseigner au préalable sur les besoins en entretien du système d’assainissement pour définir au mieux les contraintes. Pour cela, vous devez prendre en compte le temps disponible pour l’entretien, mais aussi les moyens disponibles. À titre illustratif, l’entretien d’une micro station d’épuration est souvent plus délicat que celui d’une fosse septique.
Toutefois, la micro station est plus durable dans le temps. Si vous vous sentez perdu, il est toujours plus facile de solliciter les services d’un spécialiste de l’assainissement. Avec ce dernier, vous allez pouvoir obtenir des conseils et des solutions adaptés à vos besoins.
Quelles sont les aides financières pour l’assainissement individuel ?
L’installation d’un système d’assainissement individuel est une opération coûteuse et elle est à la charge du propriétaire des logements non reliés au tout-à-l’égout. Conscient de cette situation et préoccupé par les enjeux de santé publique et environnementale que puissent impliquer le non-assainissement des eaux usées, l’État s’implique donc auprès des particuliers.
Ainsi, il leur apporte plusieurs types d’aides financières pour l’assainissement individuel. Voici les différentes aides pour acheter une fosse septique ou une micro station à laquelle vous pouvez avoir droit.
Les aides financières
Il existe trois types d’aides ou subventions susceptibles de vous permettre de réduire le coût de votre projet d’assainissement :
- La subvention de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) : cette subvention est accordée en complément d’une aide accordée par l’Agence de l’eau. Elle couvre jusqu’à 50 % du coût des travaux de remise aux normes de l’assainissement. La subvention de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) est accordée après une inspection du Service public de l’Assainissement non collectif ou SPANC. Le montant est plafonné à 50 000 euros ;
- Les aides de la Caisse des retraites : elles couvrent les coûts des travaux d’amélioration de l’assainissement d’un logement principal. Mais la condition est que c’est le propriétaire qui doit prendre en charge les travaux. Il doit également percevoir une retraite du régime général. Le montant de cette aide est plafonné à 3 500 euros.
- Les aides des communes et des communautés de communes : elles peuvent vous aider à réduire le coût de votre projet d’assainissement. Par contre, leur montant et leurs conditions d’éligibilité peuvent varier en fonction des plans mis par votre commune ou votre département. Vous devez alors vous renseigner auprès du SPANC pour avoir plus d’informations.
Hormis ces aides, il existe d’autres prêts avantageux proposés par deux organismes : la Caisse d’allocation familiale (CAF) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.
Le prêt de la (CAF)
La CAF peut vous aider à financer vos travaux à travers le « prêt à l’amélioration de l’habitat » dans le cadre d’une installation ou d’une rénovation de votre système d’assainissement individuel. Ce prêt est accordé suivant certaines conditions à savoir :
- le logement doit être une résidence principale,
- l’obligation de percevoir une prestation familiale.
La CAF peut vous accorder un prêt jusqu’à environ 80 % des coûts des travaux d’assainissement, dans une limite de 1 067,14 euros. Il est remboursable sur 3 ans, avec un taux d’intérêt de 1 %.
L’écoprêt à taux zéro
Proposé par l’Ademe, il s’agit d’un prêt sans intérêt et son montant maximal est de 10 000 euros remboursable sur 3 à 10 ans. Le logement concerné peut être habité par le propriétaire ou un locataire. Il est important de savoir que les dispositifs qui consomment de l’énergie ne sont pas éligibles. À titre d’exemple, vous ne pouvez pas profiter d’un éco-PTZ pour la réhabilitation d’une micro-station.
LA TVA À 10 %
Il s’agit d’une aide accessible à tous, sans condition de ressources. Cette aide concerne les travaux d’amélioration, d’aménagement, de transformation des dispositifs d’assainissement d’un logement à usage d’habitation.
En complément, lisez notre article sur Comment déboucher une canalisation ?
Quels sont les différents systèmes d’assainissement individuel ?
Un système d’assainissement individuel est mis en place spécialement pour les foyers dont les propriétés sont éloignées des systèmes collectifs. À cet effet, voici les différents systèmes qui se présentent à vous.
Les filières traditionnelles
Les filières traditionnelles de l’assainissement individuel sont considérées comme étant les systèmes les plus anciens qui ont fait leurs preuves. Elles sont approuvées par les textes légaux. En réalité, ce sont les fosses toutes eaux qui ont succédé aux fosses septiques dont l’utilisation est aujourd’hui formellement interdite.
C’est par décantation que les eaux usées qui y sont recueillies sont prétraitées. Cette opération se déroule en trois phases :
- Une phase supérieure composée des produits ménagers et autres produits de faible densité ;
- Une phase inférieure constituée par un amas de boue ;
- Une phase intermédiaire étant l’eau partiellement épurée.
L’eau partiellement épurée fera l’objet d’un traitement dans l’un ou l’autre des éléments suivants :
- Les tranchées d’épandage ;
- Les filtres à sable ;
- Les tertres d’infiltration.
Le traitement final des eaux se fait par le sol, préalablement bien agencé à la fosse toutes eaux.
Le filtre compact
L’avantage avec le filtre compact est qu’il permet d’économiser l’espace comparé aux tranchées d’épandage. C’est lorsque la perméabilité du sol n’autorise pas l’épandage que ce type de filtre s’utilise. Généralement, le filtre compact est constitué de plusieurs couches de minéraux à granulométrie croissante.
Le filtre à sable et le filtre à zéolithe font partie de la famille des filtres compacts. Le seul bémol avec ce type filtre hormis le risque de colmatage est le coût de remplacement du filtre qui peut être assez onéreux.
La micro-station d’épuration
C’est un système qui procède à la fois au prétraitement et au traitement des eaux usées. La micro-station d’épuration ne requiert pas la construction d’une fosse toutes eaux et donc réduit le coût des travaux. Étant donné qu’elle ne rejette que des eaux traitées dans le sol, la micro-station d’épuration est classée dans la catégorie des dispositifs écologiques.
Toutefois, elle présente un inconvénient majeur qui est sa dépendance à l’énergie électrique. Par conséquent, le système cesse tout traitement en cas de coupure d’électricité ou de pannes. Le système ne tolère pas non plus les longues périodes d’absence, et n’est donc pas adapté pour une maison de campagne.
Les filtres plantés
Encore appelés systèmes alternatifs, les filtres plantés sont les systèmes les plus écologiques en matière d’assainissement individuel. En effet, ce type d’assainissement repose sur l’association de deux bassins. Dans le premier, des plantes à système racinaire très développé telles que les roseaux y sont plantées pour le prétraitement des eaux. Le second bassin quant à lui filtre l’eau sur un lit de gravier.
Précisons que la construction d’une fosse toutes eaux n’est pas nécessaire pour les filtres plantés. Néanmoins, il est recommandé d’avoir recours à une grille en amont du système pour retenir les gros déchets. Cela entraine cependant un entretien contraignant.
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